Un simple trajet à vélo qui tourne au cauchemar. Arthur Béal, cycliste parisien et militant écologiste, a vécu une interpellation brutale le 22 mai 2025 après avoir interpellé des policiers sur leur comportement lors d’un contrôle dans le 19ème arrondissement de Paris. Filmé sous plusieurs angles, l’incident a provoqué une vive polémique sur les méthodes policières et les violences policières, poussant l’homme à saisir l’IGPN, la police des polices.
Une intervention qui dégénère en quelques secondes
Ce jeudi soir de mai, Arthur Béal rentre d’un pot de départ avec une collègue lorsqu’il croise trois jeunes hommes racisés, apparemment mineurs, qui sprintent dans la rue poursuivis par la police. Le cycliste ralentit et observe la scène : deux policiers interpellent un des jeunes qui avait pourtant levé les mains en l’air en signe de collaboration.
Choqué par ce qu’il juge être une interpellation violente et disproportionnée, Arthur Béal s’arrête à proximité, bras tendu vers les forces de l’ordre, et leur lance : “Vous n’avez pas le droit de faire ça, vous n’avez pas le droit de les balayer. Ils étaient en train de collaborer”.
C’est à ce moment précis que les policiers se retournent contre lui. Sans un mot, sans explication, l’un des agents s’empare de son vélo. Le deux-roues tombe au sol. Arthur est alors balayé et projeté à terre avec son vélo, puis menotté et maintenu au sol pendant plusieurs minutes.
Traîné au sol et menotté pendant 20 minutes
Les images filmées par des témoins et relayées sur les réseaux sociaux montrent Arthur Béal plaqué contre le bitume, coincé entre son vélo et une voiture, tout près du trottoir et du caniveau. “J’atterris en dessous de la voiture, très proche du caniveau. En regardant les vidéos, je ne suis pas loin de prendre le trottoir dans la tête. J’aurais pu avoir plus de dommages physiques”, témoigne-t-il.
Le cycliste est ensuite relevé, interrogé debout, avant d’être de nouveau balayé et forcé à s’asseoir au sol, où il reste menotté pendant 20 à 25 minutes. Une fois les jeunes interpellés identifiés, Arthur est finalement relâché sans explication ni procès-verbal.
Malgré l’absence de blessures graves — quelques égratignures au genou seulement —, le militant dénonce des méthodes inadmissibles et injustifiées. “Je ne l’ai pas vécu comme une scène d’extrême violence sur ma personne, mais ce sont des méthodes qui ne doivent pas être utilisées”, insiste-t-il.
Un dépôt de plainte et une saisine de l’IGPN
Dès le soir même, Arthur Béal se rend au commissariat du 19ème arrondissement pour porter plainte contre les forces de l’ordre pour interpellation abusive. Mais à l’accueil, le personnel marque un blanc. La hiérarchie intervient rapidement et lui indique qu’il doit s’adresser directement à l’IGPN, l’Inspection générale de la Police nationale.
Arthur effectue alors un signalement en ligne auprès de l’IGPN le soir même. Le lendemain, il retourne sur les lieux pour collecter les vidéos prises par les témoins et les riverains depuis leurs fenêtres, avant de déposer une plainte officielle par courrier auprès de la procureure de Paris.
Contacté quelques jours après les faits, le parquet de Paris précisait toutefois ne pas encore avoir reçu l’enregistrement informatique de la plainte, signe possible de lenteurs administratives ou de difficultés dans le traitement du dossier.
Une affaire qui enflamme les réseaux sociaux et la classe politique
Les vidéos de l’interpellation ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, provoquant une vague d’indignation. Le fait qu’Arthur Béal soit militant écologiste et cycliste engagé a amplifié l’écho médiatique de l’affaire, touchant à la fois les défenseurs des droits humains, les associations de cyclistes et les mouvements écologistes.
Plusieurs élus se sont emparés du sujet. Sarah Legrain, députée La France Insoumise du 19ème arrondissement, a envoyé un courrier à Laurent Nuñez, alors préfet de police de Paris. De leur côté, 40 élus écologistes de Seine-Saint-Denis ont également adressé un courrier similaire pour demander des éclaircissements et des sanctions contre les policiers impliqués.
L’affaire a également mis en lumière un phénomène plus large : celui des violences policières visant principalement les jeunes issus des quartiers populaires et les personnes racisées. Arthur Béal lui-même l’a souligné : “C’est une scène qui choque les personnes qui ne sont pas habituées au rapport police-population dans les quartiers populaires. Et là, on ne va pas se mentir, c’est aussi pour une fois un blanc. D’habitude, ce sont des personnes racisées, notamment des jeunes, qu’on a tendance à voir comme des fauteurs de troubles. Et c’est malheureux à dire, mais ça choque moins”.
Un climat de tensions entre cyclistes et forces de l’ordre
Cet incident s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les cyclistes et les automobilistes ou les forces de l’ordre à Paris. Quelques mois plus tôt, en octobre 2024, la mort tragique de Paul Varry, cycliste de 27 ans écrasé par un automobiliste sur une piste cyclable du 8ème arrondissement, avait déjà secoué l’opinion publique.
À Bordeaux, en octobre 2024, un autre cycliste avait été interpellé violemment lors d’une manifestation, provoquant la colère des témoins. À Lyon, en juin 2024, un cycliste avait été agressé par un automobiliste qui s’était présenté comme policier avant de le traîner au sol.
Ces affaires successives révèlent une cohabitation difficile entre les différents usagers de la route, mais aussi des méthodes policières parfois jugées excessives lors d’interpellations impliquant des cyclistes ou des jeunes.
Que dit la loi sur les interpellations ?
En France, les forces de l’ordre sont autorisées à interpeller une personne dans le cadre d’un contrôle d’identité, d’une infraction constatée ou d’une enquête judiciaire. Toutefois, l’usage de la force doit rester proportionné à la situation et à la résistance éventuelle de la personne contrôlée.
Dans le cas d’Arthur Béal, aucune infraction n’a été constatée, aucune résistance physique n’a été opposée, et le cycliste a été relâché sans procédure. Dès lors, l’intervention policière pose question : était-elle justifiée ? Les méthodes employées étaient-elles proportionnées ?
L’IGPN devra déterminer si les policiers ont outrepassé leurs prérogatives et si des sanctions disciplinaires ou judiciaires doivent être prises. Selon Arthur Béal, le dossier est suffisamment étayé — grâce aux vidéos et aux témoignages — pour que l’affaire soit sérieusement examinée par la justice.
Une multiplication des incidents filmés
L’affaire Arthur Béal rappelle l’importance croissante des caméras embarquées et des smartphones dans la documentation des interventions policières. De plus en plus de cyclistes circulent équipés de GoPro ou de caméras de dashcam pour se protéger en cas d’accident ou de litige avec un automobiliste.
Ces images permettent aujourd’hui de contester certaines versions officielles et de mettre en lumière des pratiques contestables. À Paris, plusieurs cyclistes ont ainsi pu prouver des comportements dangereux d’automobilistes ou des interpellations musclées grâce à leurs enregistrements.
Reste à savoir si ces preuves vidéo suffiront à faire évoluer les pratiques et à garantir un meilleur respect des droits des citoyens lors des contrôles de police.
Je suis Nicolas, un trentenaire vibrant d'une passion débordante pour le vélo sous toutes ses facettes. Depuis plus de 10 ans, ma vie est rythmée au son des roues qui tournent, m'amenant à parcourir des milliers de kilomètres à travers le monde. Cette expérience m'a forgé une expertise que je souhaite aujourd'hui partager avec vous.
Mon parcours m'a conduit sur les routes françaises, notamment la vélodyssée lors d'un périple d'un mois qui a marqué le début de ma "carrière" de voyageur à vélo.
Ces expériences m'ont non seulement permis de tester mes limites, mais aussi d'acquérir des connaissances approfondies en mécanique vélo. Titulaire d'un CQP Technicien Cycle, je propose désormais des formations et rédige des articles techniques pour aider les cyclistes de tous niveaux.
Mon expertise s'étend également au cyclotourisme, au bikepacking et à l'utilisation du vélo en milieu urbain. Je suis convaincu que le vélo est le moyen de transport le plus efficace, économique et écologique pour nos déplacements quotidiens.
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