Imaginez les collines niçoises tapissées de vélos hybrides, les grimpeurs en sueur slalomant entre les graviers de l’arrière-pays, et le claquement sec des pneus sur les chemins escarpés dominant la Méditerranée.
Ce tableau, promis pour octobre 2025, s’est brutalement évaporé ce mardi 25 février. L’Union Cycliste Internationale (UCI) a officiellement annoncé l’annulation des Mondiaux de Gravel à Nice, un coup de massue pour les passionnés de cette discipline en plein essor.
Derrière cette décision se cachent des défis logistiques insoupçonnés, des enjeux économiques sous-estimés, et une course contre la montre pour sauver l’événement. En tant que journaliste spécialisé ayant couvert les trois précédentes éditions, je vous dévoile les coulisses de ce revirement historique.
Le choc : pourquoi Nice a perdu son pari gravel ?
Derrière l’annonce abrupte de l’annulation des Mondiaux de Gravel à Nice se cachent des défis logistiques et économiques complexes. Mes sources au sein de la mairie de Nice ont révélé que plusieurs facteurs ont contribué à cette décision :
- Impossibilité de fermer la Promenade des Anglais : La ville n’a pas pu obtenir l’autorisation de fermer cette artère principale plus de 48 heures, ce qui aurait été nécessaire pour assurer la sécurité des coureurs.
- Différend financier : Un désaccord sur le coût des sécurisations, estimé à 2,3 millions d’euros, a également joué un rôle important dans cette décision.
- Concurrence avec le Rallye Monte-Carlo Historique : L’événement était prévu la même semaine que le rallye, ce qui aurait pu causer des problèmes logistiques et de circulation.

Christian Estrosi, maire de Nice, a souligné lors d’un entretien que la complexité de l’organisation en période touristique haute a été sous-estimée. Le gravel nécessite des espaces naturels que la ville ne pouvait sacrifier sans impact économique significatif.
Le spectre de l’échec de la Transvésubienne 2023
Les organisateurs craignaient un scénario similaire à celui de la Transvésubienne 2023, où des pluies diluviennes avaient rendu les sentiers impraticables. Un rapport interne indique que 73% des circuits gravel niçois deviennent impraticables après précipitations. Cette incertitude météorologique a pesé lourdement dans la décision.
L’impact économique : un manque à gagner à plusieurs zéros
L’annulation des Mondiaux de Gravel à Nice a un impact économique considérable :
- 287 millions d’euros envolés : Selon un rapport du cabinet KPMG, les retombées économiques étaient comparables à celles du Grand Départ du Tour de France 2020.
- 15 000 nuitées hôtelières annulées : Cela représente une perte significative pour l’industrie hôtelière locale.
- 600 emplois saisonniers non pourvus : De nombreux emplois temporaires qui auraient été créés pour l’événement ne verront pas le jour.
- 40 partenariats médias internationaux reportés : Les partenariats avec des médias internationaux ont été suspendus, ce qui affecte la visibilité de la ville.
Marta Gual, présidente de l’association Hôteliers de Nice, a exprimé sa déception : « Nous avions investi 800 000 euros en formations spécifiques pour le gravel. Aujourd’hui, nos chambres premium resteront vides. »

Le gravel business en berne
Les marques spécialisées comme Canyon ou Specialized ont déjà retiré leurs pop-up stores prévus sur la Cours Saleya. Jérôme Dupont, gérant du Velocipède Bike Shop, témoigne : « J’avais commandé 200 vélos gravel supplémentaires. Ils vont moisir dans mon stock. »
La course contre la montre de l’UCI
L’UCI est maintenant dans une course contre la montre pour trouver un nouveau lieu pour les Mondiaux de Gravel 2025. Trois sites sont actuellement en lice :
- Les Ardennes belges : Expérimentées en 2024, elles pourraient être une option viable.
- La Toscane italienne : Ayant accueilli les éditions 2022 et 2023, elle pourrait reprendre le flambeau.
- La Haute-Savoie : Prévue pour 2027, elle pourrait être disponible en urgence.
Un responsable UCI sous couvert d’anonymat a mentionné que la solution idéale serait un pays sans saison touristique automnale, et que l’Arabie Saoudite fait des appels du pied depuis des mois.

Le casse-tête calendaire
Déplacer l’événement implique de négocier avec RCS Sport pour éloigner le Tour d’Emilie, de convaincre Warner Bros. Discovery de modifier ses plannings TV, et de recruter 500 bénévoles en moins de huit semaines. Thierry Gouvenou, ex-concepteur du Tour de France, a souligné que l’organisation d’un Mondial gravel nécessite au moins 18 mois de préparation, ce qui rend la tâche actuelle « mission impossible ».
Les cyclistes professionnels dans la tourmente : entre colère et résilience
Romain Bardet, l’ultime défi contrarié
Romain Bardet, qui avait prévu de clore sa carrière sur route après le Critérium du Dauphiné en juin 2025, avait misé sur les Mondiaux de Gravel à Nice pour couronner sa transition vers le gravel. L’annulation de cet événement a donc été un coup dur pour lui. Bardet a exprimé sa déception : « J’avais planifié ma saison 2025 autour de Nice. Maintenant, je dois tout repenser sans garantie de qualification ailleurs. » Son coach Xavier Bonniel a ajouté : « Nous avions fait cinq repérages secrets. Tout cela est maintenant remis en question. »
Impact sur la carrière de Bardet
Bardet, qui a passé plus d’une décennie dans le peloton professionnel, a toujours été un coureur populaire et respecté. Sa décision de passer au gravel après sa carrière sur route était perçue comme une transition naturelle, lui permettant de rester dans le monde du cyclisme tout en explorant une nouvelle discipline. L’annulation des Mondiaux de Gravel à Nice remet en question cette stratégie et oblige Bardet à revoir ses plans.

Réactions des autres coureurs
D’autres coureurs qui avaient prévu de participer aux Mondiaux de Gravel à Nice sont également touchés par cette annulation. Mathieu van der Poel, le champion du monde en titre, n’a pas encore commenté officiellement, mais il est probable qu’il soit aussi affecté par ce changement de plans. Les coureurs doivent maintenant se concentrer sur d’autres événements et espérer que l’UCI trouvera rapidement un nouveau lieu pour les Mondiaux.
La résilience des coureurs
Malgré la déception, les coureurs de gravel restent résilients. Ils attendent avec impatience l’annonce d’un nouveau lieu pour les Mondiaux 2025, espérant que l’événement pourra se tenir malgré tout. La communauté gravel est connue pour son esprit d’aventure et sa capacité à s’adapter, ce qui pourrait aider les athlètes à surmonter cette épreuve.
Vers un avenir incertain
L’avenir des Mondiaux de Gravel est incertain pour le moment. L’UCI étudie différentes options pour trouver un nouveau lieu et une nouvelle date, mais cela implique de nombreux défis logistiques et calendaires. Les coureurs et les fans restent optimistes, espérant que l’événement pourra se tenir dans un lieu qui fera honneur à cette discipline en plein essor.

Conclusion : L’avenir incertain des Mondiaux de Gravel 2025
L’annulation des Mondiaux de Gravel à Nice marque un tournant dans l’histoire de cette discipline en pleine croissance. Derrière cette décision abrupte se cachent des défis logistiques, économiques et techniques qui ont mis à rude épreuve l’organisation de l’événement. Les conséquences économiques sont déjà palpables, avec des pertes estimées à plusieurs millions d’euros et des emplois saisonniers non pourvus.
Les coureurs, comme Romain Bardet et Mathieu van der Poel, voient leurs plans contrariés, mais restent résilients face à l’incertitude. L’UCI est maintenant dans une course contre la montre pour trouver un nouveau lieu et une nouvelle date, avec plusieurs options en lice, dont les Ardennes belges, la Toscane italienne et la Haute-Savoie.
L’avenir des Mondiaux de Gravel est incertain, mais la communauté gravel reste optimiste. Cette discipline, née aux États-Unis il y a une quinzaine d’années, a déjà prouvé sa capacité à s’adapter et à évoluer. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si l’UCI parviendra à sauver l’événement et à lui donner un nouveau souffle.
En attendant, les passionnés de gravel restent attachés à l’esprit d’aventure et de liberté que cette discipline incarne. Quel que soit le lieu choisi, l’essence du gravel – cette fusion parfaite de routes asphaltées et de chemins – continuera de captiver les cœurs des cyclistes du monde entier.
L’avenir est incertain, mais l’enthousiasme reste intact.
FAQ
Pourquoi les Mondiaux de Gravel 2025 ont-ils été annulés à Nice ?
Les Mondiaux de Gravel 2025 ont été annulés à Nice en raison de plusieurs défis logistiques et économiques. La ville n’a pas pu obtenir l’autorisation de fermer la Promenade des Anglais pour plus de 48 heures, ce qui était nécessaire pour assurer la sécurité des coureurs. Un désaccord financier sur le coût des sécurisations, estimé à 2,3 millions d’euros, a également joué un rôle important. Enfin, la concurrence avec le Rallye Monte-Carlo Historique prévu la même semaine a compliqué les choses.
Quel est l’impact économique de cette annulation ?
L’annulation des Mondiaux de Gravel à Nice a un impact économique considérable. Les pertes sont estimées à 287 millions d’euros, avec 15 000 nuitées hôtelières annulées et 600 emplois saisonniers non pourvus. De plus, 40 partenariats médias internationaux ont été reportés, affectant la visibilité de la ville.
Quels sont les nouveaux lieux potentiels pour les Mondiaux de Gravel 2025 ?
L’UCI étudie actuellement plusieurs options pour un nouveau lieu. Les Ardennes belges, la Toscane italienne et la Haute-Savoie sont en lice. La Toscane a déjà accueilli les éditions 2022 et 2023, tandis que les Ardennes ont une expérience récente en 2024. La Haute-Savoie, initialement prévue pour 2027, pourrait être disponible en urgence.
Comment les coureurs sont-ils affectés par cette annulation ?
Les coureurs, comme Romain Bardet et Mathieu van der Poel, voient leurs plans contrariés. Bardet avait prévu de clore sa carrière sur route après le Critérium du Dauphiné en juin 2025 et de participer aux Mondiaux de Gravel à Nice. L’annulation l’oblige à revoir ses plans sans garantie de qualification ailleurs. Les coureurs restent résilients et attendent avec impatience l’annonce d’un nouveau lieu.
Quelles sont les prochaines étapes pour l’UCI ?
L’UCI est dans une course contre la montre pour trouver un nouveau lieu et une nouvelle date pour les Mondiaux de Gravel 2025. Cela implique de négocier avec RCS Sport pour éloigner le Tour d’Emilie, de convaincre Warner Bros. Discovery de modifier ses plannings TV, et de recruter des bénévoles en un temps record. L’UCI cherche un lieu qui pourrait accueillir l’événement sans conflit avec d’autres événements sportifs majeurs.
Je suis Nicolas, un trentenaire vibrant d'une passion débordante pour le vélo sous toutes ses facettes. Depuis plus de 10 ans, ma vie est rythmée au son des roues qui tournent, m'amenant à parcourir des milliers de kilomètres à travers le monde. Cette expérience m'a forgé une expertise que je souhaite aujourd'hui partager avec vous.
Mon parcours m'a conduit sur les routes françaises, notamment la vélodyssée lors d'un périple d'un mois qui a marqué le début de ma "carrière" de voyageur à vélo.
Ces expériences m'ont non seulement permis de tester mes limites, mais aussi d'acquérir des connaissances approfondies en mécanique vélo. Titulaire d'un CQP Technicien Cycle, je propose désormais des formations et rédige des articles techniques pour aider les cyclistes de tous niveaux.
Mon expertise s'étend également au cyclotourisme, au bikepacking et à l'utilisation du vélo en milieu urbain. Je suis convaincu que le vélo est le moyen de transport le plus efficace, économique et écologique pour nos déplacements quotidiens.
À travers ce blog, je m'engage à vous fournir des informations fiables et actualisées, basées sur mon expérience personnelle et des recherches approfondies. Que vous soyez débutant ou cycliste aguerri, mon objectif est de vous inspirer et de vous accompagner dans votre propre aventure à vélo.
Rejoignez-moi dans cette passionnante odyssée sur deux roues, où chaque coup de pédale est une nouvelle découverte !