Julian Alaphilippe a connu l’une des plus étranges aventures de sa carrière lors de la 15e étape du Tour de France 2025, entre Muret et Carcassonne. Entre une chute spectaculaire, une remontée impressionnante et une illusion de victoire, le coureur français a vécu un véritable tourbillon émotionnel sur 169,3 kilomètres d’un parcours accidenté et exigeant.
Un départ catastrophique marqué par la chute
La 15e étape s’est déroulée dimanche 20 juillet 2025 sur un terrain vallonné propice aux échappées. Quelques kilomètres seulement après le départ, une chute collective a paralysé le peloton. Parmi les coureurs pris dans cet incident : le maillot à pois Lenny Martinez, le maillot blanc Florian Lipowitz et Julian Alaphilippe lui-même.
La chute a été particulièrement difficile pour l’ancien double champion du monde (2020 et 2021). Blessé, notamment à l’épaule, Alaphilippe a dû faire face à un moment critique : se relever et continuer ou abandonner. Son état aurait d’ailleurs été assez critique. Comme l’a expliqué le coureur français après l’étape : “Pendant quelques secondes, j’ai cru que c’était fini. Mais je me suis souvenu de comment ils avaient fait à l’hôpital, et j’ai réussi à me remettre l’épaule”. Une démonstration de résilience impressionnante et de gestion de la douleur qui aurait pu être décourageante pour beaucoup.
La remontée au cœur de la première ascension
Malgré la douleur, Alaphilippe n’a pas baissé les bras. Le coureur de l’équipe Tudor Pro Cycling Team a réussi à se glisser progressivement dans une échappée de tête dès la première ascension majeure : la côte de Saint-Ferréol (1,7 kilomètre à 6,2%).
Dans ce groupe de tête d’échappée, on retrouvait d’autres coureurs français comme Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ) et Jordan Jegat (TotalEnergies), ainsi que des figures majeures comme Warren Barguil, Wout van Aert (Visma-Lease a Bike) et Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck). Cette composition de groupe laissait présager une lutte acharnée pour la victoire d’étape.
Un parcours parsemé de nombreuses difficultés
L’étape comportait plusieurs ascensions classées qui ont marqué le déroulé de la journée. Après la côte de Saint-Ferréol, les coureurs ont dû affronter :
- La côte de Sorèze : 6,3 kilomètres à 5,7%
- Le Pas du Sant : 3 kilomètres à 9,2% (classé en 2e catégorie)
- Le Col de Fontbruno : situé à 42 kilomètres de l’arrivée (non classé mais technique)
Ces enchaînements de difficultés ont formé un profil casse-pattes idéal pour les baroudeurs et les coureurs en fuite. Alaphilippe, affaibli par la chute mais motivé, a réussi à tenir le rythme dans ces différentes ascensions.
La victoire aux mains de Tim Wellens
Alors que l’étape semblait s’annoncer entre les leaders de l’échappée, c’est le Belge Tim Wellens (UAE Team Emirates-XRG), champion de Belgique sur route, qui a délivré le coup de maître. À 34 ans, Wellens s’est détaché en solitaire à partir de 43 kilomètres de l’arrivée, laissant ses compagnons d’échappée dans l’incapacité de suivre son rythme implacable.
Le coureur belge s’est imposé dans l’arrivée de Carcassonne en 3 heures 34 minutes 09 secondes, remportant ainsi son premier succès d’étape au Tour de France. Victor Campenaerts, un autre Belge, a terminé deuxième à 1 minute 28 secondes, offrant à la Belgique un doublé spectaculaire à la veille de sa fête nationale.
L’incroyable illusion de victoire d’Alaphilippe
Ce qui rend cette étape encore plus étrange, c’est ce qui s’est passé à l’arrivée. Julian Alaphilippe a débarqué au fil d’arrivée en 3e position à + 1 minute 36 secondes, derrière Wellens et Campenaerts. Mais en franchissant la ligne, le coureur français a levé les deux bras en signe de victoire, comme s’il venait de remporter l’étape. Il a même effectué un énorme sprint final, donnant l’impression d’une célébration euphorique.
Cette scène surréaliste était due à une panne radio totale. Alaphilippe n’avait simplement pas reçu l’information que Wellens avait remporté l’étape en solitaire depuis des dizaines de kilomètres. Son équipe n’a pas pu le prévenir du déroulé de la course, le laissant croire jusqu’au dernier moment qu’il pouvait encore jouer la victoire.
Comme l’a expliqué le coureur français après la ligne : “Malheureusement, la radio ne marchait plus. Comme un con, j’ai fait le sprint pour essayer de gagner.” C’est Wout van Aert, présent aux alentours, qui a finalement informé Alaphilippe du résultat réel après la ligne.
Un résultat consolateur malgré la déception
Malgré cette illusion de victoire, le 3e place d’Alaphilippe représente une belle performance sportive au vu des circonstances. Le coureur de Tudor a non seulement survécu à une chute brutale, mais il a également réussi à rester dans le groupe des prétendants et à disputer le sprint face à des coureurs de haut niveau comme Van Aert.
Son manager, Raphaël Meyer, a expliqué à France 2 : “Le micro ne fonctionnait pas, c’est pour ça qu’il pensait qu’il était premier”. Ce dysfonctionnement technique a transformé un podium de belle facture en moment de confusion émotionnelle.
Vers la journée de repos
L’étape s’est déroulée la veille d’une journée de repos programmée à Montpellier. Cette pause bienvenue permettra à Julian Alaphilippe de récupérer physiquement et mentalement des événements tumultueux de cette 15e étape. Avec encore une semaine de course intense devant lui, notamment avec l’ascension du Mont-Ventoux prévue pour la 16e étape, le coureur français aura une dernière opportunité de décrocher une victoire d’étape sur cette édition 2025.
Entre résilience, performance et technologie défaillante, la 15e étape restera marquée par ce moment unique et improbable où Julian Alaphilippe s’est cru champion du monde… sans l’être.
Je suis Nicolas, un trentenaire vibrant d'une passion débordante pour le vélo sous toutes ses facettes. Depuis plus de 10 ans, ma vie est rythmée au son des roues qui tournent, m'amenant à parcourir des milliers de kilomètres à travers le monde. Cette expérience m'a forgé une expertise que je souhaite aujourd'hui partager avec vous.
Mon parcours m'a conduit sur les routes françaises, notamment la vélodyssée lors d'un périple d'un mois qui a marqué le début de ma "carrière" de voyageur à vélo.
Ces expériences m'ont non seulement permis de tester mes limites, mais aussi d'acquérir des connaissances approfondies en mécanique vélo. Titulaire d'un CQP Technicien Cycle, je propose désormais des formations et rédige des articles techniques pour aider les cyclistes de tous niveaux.
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