Une nouvelle controverse secoue le monde du cyclisme professionnel. Au cœur de cette tempête : l’utilisation du monoxyde de carbone, un gaz toxique détourné pour améliorer les performances sportives.
Cette pratique, qui a fait surface lors du Tour de France 2024, vient d’être officiellement interdite par l’Union Cycliste Internationale (UCI), marquant un tournant majeur dans la lutte contre le dopage moderne.
L’émergence d’une pratique controversée
La Révélation du Scandale
Le site Escape Collective a levé le voile sur cette pratique pendant le Tour de France 2024, révélant que trois équipes majeures – UAE Team Emirates de Tadej Pogacar, Visma-Lease a Bike et Israel-Premier Tech – utilisaient des recycleurs de monoxyde de carbone. Cette découverte a provoqué un séisme dans le peloton, d’autant plus que le vainqueur Tadej Pogačar a reconnu avoir eu recours à cette méthode.*
Le fonctionnement de la méthode
Certaines équipes cyclistes auraient détourné cette technique en pratiquant des inhalations répétées pour obtenir des gains de performance significatifs.
Le “CO Rebreather” (Recycleur de CO)
L’athlète utilise un appareil spécialisé appelé “CO rebreather” qui est connecté à une alimentation externe en oxygène et monoxyde de carbone. Le dispositif comprend :
- Un circuit de respiration intégré.
- Un spiromètre ressemblant à une flûte avec un sac à l’extrémité.
- Un système de dosage précis du gaz.
Le processus d’inhalation du monoxyde de carbone dans le cyclisme professionnel se fait via deux méthodes principales :
Les 2 types d’utilisation
Test médical unique
- Durée de respiration : 2 minutes.
- Augmentation du niveau de CO sanguin jusqu’à environ 5%.
- Utilisé au début et à la fin des camps d’altitude.
- But : mesurer les valeurs sanguines et l’hémoglobine.
Inhalations répétées (pratique controversée)
- Doses multiples administrées régulièrement.
- Utilisée dans le but d’améliorer les performances.
- Méthode plus agressive visant à simuler les effets de l’altitude.
Encadrement et contrôle
L’utilisation doit se faire dans un environnement médical contrôlé. Seule l’utilisation médicale unique est considérée comme acceptable par l’UCI, tandis que les inhalations répétées sont désormais interdites.
Les effets du CO sur la performance
Le monoxyde de carbone présente des caractéristiques particulières qui intéressent le monde du cyclisme :
- Gaz inodore et incolore.
- Capacité à augmenter le transport d’oxygène dans le sang.
- Impact direct sur l’endurance et la performance physique.
La position de Pogacar sur ce sujet
Le champion slovène a tenté d’expliquer la situation lors d’une conférence de presse :
- Test unique réalisé en camp d’altitude.
- Objectif d’observer les réactions du corps.
- Comparaison avec des tests d’entraînement classiques.
Les implications médicales et éthiques
Risques pour la santé
L’UCI a souligné les dangers considérables de cette pratique. Le monoxyde de carbone est un gaz toxique qui peut provoquer :
- Maux de tête.
- Fatigue.
- Nausées.
- Vomissements.
- Douleurs thoraciques.
- Difficultés respiratoires.
- Perte de conscience.
La position des champions
Jonas Vingegaard, double vainqueur du Tour de France, a pris position contre cette pratique, réclamant son interdiction malgré l’utilisation par sa propre équipe. Cette position paradoxale illustre parfaitement les tensions éthiques au sein du peloton.
La réaction des instances dirigeantes
L’UCI prend position
Le 1er février 2025, l’UCI a tranché en annonçant l’interdiction de l’utilisation répétée du monoxyde de carbone à partir du 10 février lors des championnats de monde de cyclo-cross à Liévin. Cette décision historique vise à protéger la santé des athlètes et à maintenir l’intégrité du sport.
L’Union Cycliste Internationale adopte une position ferme :
- Mise en garde contre l’inhalation répétée de CO.
- Demande d’avis à l’AMA sur l’éthique de cette pratique.
- Tolérance uniquement pour usage médical strict et contrôlé.
Le rôle de l’AMA
L’Agence Mondiale Antidopage se trouve face à un défi :
- Absence d’interdiction explicite dans le règlement actuel.
- Nécessité d’évaluer les risques pour la santé.
- Question de la légitimité de cette pratique dans le sport.
Le cadre réglementaire
L’utilisation médicale unique reste autorisée dans un environnement contrôlé. Cette nuance importante permet de maintenir les tests médicaux légitimes tout en empêchant les abus potentiels.
L’impact sur le cyclisme moderne
Les équipes concernées
Les grandes équipes comme UAE Team Emirates ont déjà annoncé l’arrêt de cette pratique. Cette adaptation rapide montre la volonté du peloton de tourner la page de cette controverse.
L’avenir du sport
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur l’évolution du cyclisme et la frontière parfois floue entre innovation technologique et dopage. Elle marque également un tournant dans la lutte contre les nouvelles formes de dopage, plus sophistiquées et difficiles à détecter.
De la performance à l’éthique : un nouveau chapitre pour le cyclisme
Cette saga du monoxyde de carbone représente un moment charnière dans l’histoire du cyclisme professionnel. L’interdiction rapide de cette pratique par l’UCI démontre une volonté claire de protéger les athlètes tout en préservant l’intégrité du sport. Alors que le cyclisme continue d’évoluer, la vigilance reste de mise face à l’émergence de nouvelles méthodes d’amélioration des performances.
FAQ
Qu’est-ce que le scandale du monoxyde de carbone dans le cyclisme ?
Des équipes professionnelles, dont UAE Team Emirates de Pogacar, ont utilisé des recycleurs de CO pour améliorer les performances des coureurs pendant le Tour de France 2024.
Comment fonctionne cette méthode controversée ?
Les équipes utilisent un “CO rebreather” pour mesurer le volume sanguin et l’hémoglobine, mais certaines auraient détourné cette technique via des inhalations répétées pour booster les performances.
Quels sont les risques pour la santé ?
Le monoxyde de carbone peut provoquer maux de tête, fatigue, nausées, problèmes respiratoires et même perte de conscience.
Quelle est la position de l’UCI ?
L’UCI a interdit l’utilisation répétée du CO à partir du 10 février 2025, lors des Mondiaux de Liévin, tout en autorisant un usage médical unique sous contrôle strict.
Comment Pogacar justifie-t-il cette pratique ?
Il affirme qu’il s’agissait d’un test unique en camp d’altitude pour observer les réactions de son corps, comparable à des tests d’entraînement classiques.
Quelles équipes sont impliquées ?
UAE Team Emirates, Visma-Lease a Bike et Israel-Premier Tech ont été identifiées comme utilisatrices de cette méthode.
Quelle est la position de l’AMA ?
L’Agence Mondiale Antidopage évalue actuellement les risques pour la santé et la légitimité de cette pratique, qui n’était pas explicitement interdite.
Comment cette décision affecte-t-elle l’avenir du cyclisme ?
Cette interdiction marque un tournant dans la lutte contre le dopage moderne et redéfinit la frontière entre innovation technologique et pratiques interdites.
Je suis Nicolas, un trentenaire vibrant d'une passion débordante pour le vélo sous toutes ses facettes. Depuis plus de 10 ans, ma vie est rythmée au son des roues qui tournent, m'amenant à parcourir des milliers de kilomètres à travers le monde. Cette expérience m'a forgé une expertise que je souhaite aujourd'hui partager avec vous.
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