Paris-Nice : Lenny Martinez critiqué par son directeur sportif après une erreur coûteuse lors de la bordure8 minutes de lecture

Le cyclisme professionnel ne pardonne pas les erreurs tactiques, et Lenny Martinez l’a appris à ses dépens lors de la 6ème étape de Paris-Nice 2025. Au lendemain de sa magnifique première victoire en WorldTour, le jeune grimpeur français de Bahrain Victorious a vécu un cauchemar tactique qui lui a coûté ses ambitions au classement général et provoqué la colère de son directeur sportif Roman Kreuziger.

Un retournement de situation dramatique

La journée du 14 mars 2025 restera gravée dans la mémoire de Lenny Martinez comme un exemple parfait de la volatilité du cyclisme de haut niveau. Après avoir triomphé la veille à La Côte-Saint-André devant Jonas Vingegaard et pris la 5ème place du classement général, le Français de 21 ans nourrissait de légitimes ambitions pour le podium final de la “Course au Soleil”.

“Maintenant, j’aimerais bien viser le podium. Pourquoi pas mieux même, on ne sait pas…”, déclarait-il avec confiance au départ de Saint-Julien-en-Saint-Alban. Ces mots allaient rapidement prendre une amertume particulière.

Le piège parfait de Visma-Lease a Bike

La 6ème étape entre Saint-Julien-en-Saint-Alban et Berre-l’Étang se profilait comme une journée relativement calme avec ses 219,8 kilomètres dénués de difficultés majeures. Mais c’était compter sans l’intelligence tactique de l’équipe Visma-Lease a Bike, qui a exploité les conditions météorologiques difficiles pour porter un coup fatal à la concurrence.

À 59 kilomètres de l’arrivée, sous l’impulsion de Victor Campenaerts, la formation néerlandaise a initié un coup de bordure dévastateur qui a explosé le peloton en plusieurs groupes. Profitant du vent latéral et des routes exposées, les équipiers du maillot jaune Matteo Jorgenson ont créé une sélection impitoyable.

Le premier groupe, composé de seulement 17 coureurs, comprenait les principaux favoris comme Florian Lipowitz (Red Bull-Bora-hansgrohe), Mattias Skjelmose (Lidl-Trek) et l’ensemble de l’équipe INEOS GrenadiersLenny Martinez, lui, se retrouvait piégé dans un quatrième peloton, loin, très loin des leaders.

L’erreur de placement fatal

Contrairement à d’autres coureurs pris au piège, Lenny Martinez ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Sa mauvaise position au moment critique a non seulement compromis ses propres chances, mais également mis en difficulté l’ensemble de son équipe Bahrain Victorious.

“Je n’étais pas bien placé. J’ai même pété dans la roue de mon équipier et j’ai créé une bordure derrière moi”, a reconnu le Français avec honnêteté. “Je n’étais juste pas bien du tout. C’est une combinaison des deux facteurs. J’étais derrière parce que je n’étais pas bien.”

Cette erreur de positionnement s’est avérée catastrophique. Alors que l’équipe avait anticipé le danger et demandé à ses coureurs de remonter, Martinez était trop loin pour réagir efficacement. L’addition fut salée : 8 minutes et 57 secondes de retard sur le maillot jaune, anéantissant tout espoir de podium.

La colère de Roman Kreuziger

Roman Kreuziger, directeur sportif de Bahrain Victorious, n’a pas mâché ses mots pour exprimer sa frustration. L’ancien coureur tchèque, visage fermé et regard froid, a publiquement pointé du doigt la responsabilité de son coureur.

“Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je ne l’ai pas encore vu. Il va prendre une douche, on parlera après”, déclarait-il dans l’immédiat après-course avant d’être plus direct : Il n’y a pas eu d’erreur de la part de l’équipe. C’est l’erreur d’une personne qui a mis l’équipe en difficulté.

Le directeur sportif a enfoncé le clou en précisant : “On savait qu’il y avait danger à ce moment-là de la course. On a poussé les gars à remonter mais Lenny était derrière et malheureusement, il a fallu faire relever tout le monde pour tenter de limiter la casse.”

Ces critiques publiques, inhabituelles dans le milieu professionnel, témoignent de l’ampleur de la déception au sein de l’équipe bahreïnie.

L’impact sur la stratégie d’équipe

L’erreur de Martinez a eu des répercussions bien au-delà de ses ambitions personnelles. Bahrain Victorious avait misé sur le Français pour le classement général après l’abandon précoce de Santiago Buitrago, leur leader initial, touché par une chute lors de la 4ème étape.

“Il avait montré hier qu’il pouvait espérer de très belles choses au classement général”, regrettait Kreuziger. La formation a dû mobiliser l’ensemble de ses effectifs pour tenter de limiter les dégâts, compromettant ainsi sa stratégie d’ensemble.

Rémi Cavagna, en échappée au moment du coup de bordure, a même été rappelé par son équipe Groupama-FDJ pour aider Guillaume Martin, également pris au piège. Cette solidarité forcée illustre l’effet domino provoqué par l’offensive des Visma.

L’art de la bordure dans le cyclisme moderne

Ce Paris-Nice 2025 a rappelé l’importance cruciale du placement tactique et de la lecture de course dans le cyclisme moderne. La technique de la bordure, qui consiste à exploiter le vent latéral pour créer des échelons et piéger les concurrents, reste l’une des armes tactiques les plus redoutables du peloton.

Visma-Lease a Bike a démontré une maîtrise parfaite de cette tactique. Malgré l’absence de Jonas Vingegaard, forfait après sa chute de la veille, l’équipe néerlandaise a su exploiter les conditions météorologiques pour consolider la position de Matteo Jorgenson au classement général.

Les conséquences psychologiques

Au-delà des aspects purement sportifs, cette journée noire a révélé la fragilité psychologique qui peut affecter même les coureurs les plus talentueux. Martinez a admis avoir traversé une “journée sans”, aggravée par les conditions difficiles.

“J’avais froid, je ressentais de la fatigue et musculairement, ça n’allait pas. Les jambes ne répondaient pas”, expliquait-il. Cette combinaison de facteurs physiques et mentaux illustre la complexité du cyclisme professionnel, où une baisse de régime peut avoir des conséquences dramatiques.

L’apprentissage par l’erreur

Malgré la sévérité des critiques, cette mésaventure s’inscrit dans le processus d’apprentissage normal d’un jeune coureur professionnel. À 21 ansLenny Martinez découvre les exigences impitoyables du cyclisme WorldTour, où chaque détail compte.

“J’aurais pu obtenir un bon classement général sur ce Paris-Nice, mais tant pis. Ce n’est pas la fin du monde, je suis déjà très content d’avoir une victoire d’étape cette semaine”, philosophait-il au départ de l’étape suivante.

Cette capacité à relativiser et à rebondir témoigne de la maturité mentale nécessaire pour évoluer au plus haut niveau. L’expérience, aussi douloureuse soit-elle, forge le caractère et affûte l’instinct tactique des futurs champions.

L’évolution tactique du peloton moderne

L’incident de Paris-Nice illustre parfaitement l’évolution tactique du peloton moderne. Les équipes WorldTour disposent désormais de moyens technologiques avancés (météo, reconnaissance, communication) qui leur permettent d’anticiper et d’exploiter les moindres opportunités tactiques.

Visma-Lease a Bike s’est imposée comme une référence dans ce domaine, combinant intelligence collective et exécution parfaite. Leur coup de bordure sur Paris-Nice restera un cas d’école étudié par toutes les formations professionnelles.

Les leçons pour l’avenir

Cette expérience traumatisante devrait servir de catalyseur pour la progression de Lenny Martinez. L’ancien pensionnaire de Groupama-FDJ, désormais chez Bahrain Victorious, doit intégrer cette dimension tactique pour confirmer son potentiel sur les Grands Tours.

Le transfert chez la formation bahreïnie était censé lui offrir un environnement plus favorable à son développement, avec des moyens techniques supérieurs et un encadrement expérimenté. Cette première saison d’adaptation révèle les ajustements nécessaires pour atteindre l’élite mondiale.

L’erreur de Lenny Martinez sur Paris-Nice 2025 restera comme un cas d’école illustrant l’importance du placement tactique dans le cyclisme moderne. Si les critiques publiques de Roman Kreuziger ont pu paraître sévères, elles témoignent des exigences du très haut niveau où chaque détail peut faire la différence entre la victoire et l’échec. Pour le jeune Français, cette expérience douloureuse constitue une leçon précieuse qui devrait l’aider à éviter de tels pièges à l’avenir et à confirmer son statut de futur leader du cyclisme français.

Photo de profil Nicolas Dayez

Je suis Nicolas, un trentenaire vibrant d'une passion débordante pour le vélo sous toutes ses facettes. Depuis plus de 10 ans, ma vie est rythmée au son des roues qui tournent, m'amenant à parcourir des milliers de kilomètres à travers le monde. Cette expérience m'a forgé une expertise que je souhaite aujourd'hui partager avec vous.

Mon parcours m'a conduit sur les routes françaises, notamment la vélodyssée lors d'un périple d'un mois qui a marqué le début de ma "carrière" de voyageur à vélo.

Ces expériences m'ont non seulement permis de tester mes limites, mais aussi d'acquérir des connaissances approfondies en mécanique vélo. Titulaire d'un CQP Technicien Cycle, je propose désormais des formations et rédige des articles techniques pour aider les cyclistes de tous niveaux.

Mon expertise s'étend également au cyclotourisme, au bikepacking et à l'utilisation du vélo en milieu urbain. Je suis convaincu que le vélo est le moyen de transport le plus efficace, économique et écologique pour nos déplacements quotidiens.

À travers ce blog, je m'engage à vous fournir des informations fiables et actualisées, basées sur mon expérience personnelle et des recherches approfondies. Que vous soyez débutant ou cycliste aguerri, mon objectif est de vous inspirer et de vous accompagner dans votre propre aventure à vélo.

Rejoignez-moi dans cette passionnante odyssée sur deux roues, où chaque coup de pédale est une nouvelle découverte !

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x