Combien gagnent Pogačar, Vingegaard, Van Aert, Van der Poel et les autres stars du peloton cycliste ?11 minutes de lecture

Le monde du cyclisme professionnel connaît une véritable révolution financière en 2025. Avec des salaires records atteignant des sommets historiques, les stars du peloton masculin comme Tadej Pogačar, Jonas Vingegaard, Wout van Aert et Mathieu van der Poel bénéficient de contrats millionnaires qui transforment l’économie de ce sport.

Cette explosion salariale contraste fortement avec les disparités persistantes entre hommes et femmes, mais témoigne de la professionnalisation croissante du cyclisme mondial.

Tadej Pogačar : Le King des Salaires avec 8,3 Millions d’Euros

Tadej Pogačar trône incontestablement au sommet de la hiérarchie financière du cyclisme professionnel. Le champion slovène d’UAE Team Emirates perçoit un salaire annuel de 8,3 millions d’euros selon La Gazzetta dello Sport, soit près de 700 000 euros par mois. Cette rémunération exceptionnelle fait de lui le cycliste le mieux payé de l’histoire du sport.

Son contrat, prolongé jusqu’en 2030, représente un engagement total estimé à 50 millions d’euros avec une clause libératoire de 200 millions d’euros inspirée des standards du football. Ces chiffres astronomiques s’expliquent par ses performances extraordinaires : triple vainqueur du Tour de France, vainqueur du Giro, et 25 victoires en 2024 seulement.

En incluant ses contrats de sponsoring et primes de victoire, les revenus totaux de Pogačar dépassent les 14 millions d’euros annuels. Ses partenaires incluent notamment DMT, Met, Continental, Richard Mille et l’agence touristique slovène, renforcés par sa forte présence sur les réseaux sociaux avec plus de 1,7 million d’abonnés Instagram.

Le Top 10 des Cyclistes les Mieux Payés en 2025

Le classement des salaires les plus élevés révèle l’émergence d’une élite financière dans le cyclisme professionnel :

Ces montants ne comprennent que les salaires de base, excluant les primes de victoire, contrats personnels et revenus de partenariat qui peuvent significativement augmenter les revenus totaux.

L’Évolution Spectaculaire des Salaires dans le Cyclisme

Croissance des Budgets et Salaire Moyen

Le cyclisme professionnel connaît une inflation salariale sans précédent. Le salaire moyen d’un coureur WorldTour est passé de 373 000 euros en 2021 à 500 000 euros en 2025, soit une augmentation de 34% en quatre ans.

Cette progression s’accompagne d’une explosion des budgets des équipes :

• 2021 : 379 millions d’euros au total
• 2022 : 430 millions d’euros
• 2023 : 473 millions d’euros
• 2024 : 499 millions d’euros
• 2025 : 570 millions d’euros

Le budget moyen d’une équipe WorldTour atteint désormais 32 millions d’euros, soit une hausse de 4 millions par rapport à 2024. Cette croissance est alimentée par l’arrivée de nouveaux sponsors richissimes comme Red Bull, Lidl ou Decathlon.

Concentration des Richesses

Un phénomène marquant est la concentration croissante des salaires sur une élite restreinte. Environ 60 coureurs bénéficient de contrats d’au moins 1 million d’euros par an, et la moitié d’entre eux perçoivent plus de 2 millions d’euros annuels. Cette polarisation crée un fossé grandissant entre les superstars et les coureurs moyens.

Mathieu van der Poel et Wout van Aert : Les Polyvalents de Luxe

Mathieu van der Poel : 4,8 Millions pour sa Polyvalence

Mathieu van der Poel occupe la troisième position avec un salaire oscillant entre 4,8 et 5 millions d’euros. Le champion néerlandais d’Alpecin-Deceuninck justifie cette rémunération par sa capacité unique à exceller dans toutes les disciplines : route, cyclo-cross, VTT et Gravel.

Sa polyvalence exceptionnelle lui permet de briller sur les Monuments (Tour des Flandres, Paris-Roubaix), les championnats du monde et même les Jeux Olympiques. Cette versatilité représente une valeur marketing considérable pour ses sponsors et son équipe.

Wout van Aert : Un Contrat “À Vie” de 3,8 Millions

Wout van Aert bénéficie d’une situation unique avec son contrat “à vie” chez Visma-Lease a Bike, valorisé à 3,8 millions d’euros annuels. Cette formule rare dans le cyclisme lui assure une sécurité financière jusqu’à la fin de sa carrière sportive.

Le champion belge justifie cette rémunération par sa double casquette de leader capable de gagner des étapes et d’équipier de luxe pour Jonas Vingegaard sur les Grands Tours. Sa polyvalence tactique en fait un atout stratégique inestimable.

Jonas Vingegaard : 4,5 Millions pour le Vice-Champion

Jonas Vingegaard, double vainqueur du Tour de France, perçoit 4,5 millions d’euros chez Visma-Lease a Bike. Le grimpeur danois fait partie du duo redoutable avec van Aert qui positionne leur équipe parmi les plus puissantes du peloton.

Son salaire reflète son statut de principal rival de Pogačar et sa capacité à remporter les plus grandes courses par étapes. Malgré ses difficultés en 2024, Vingegaard reste l’un des coureurs les plus bankables du circuit.

Structure Salariale : De l’Élite aux Domestiques

Salaires Minimums Réglementaires

L’UCI fixe des salaires minimums obligatoires qui évoluent chaque année :

Ces montants représentent le plancher salarial, très éloigné de la réalité des équipiers d’élite qui perçoivent généralement entre 200 000 et 500 000 euros selon leur expérience et leur rôle.

Hiérarchie Salariale dans les Équipes

La structure salariale type d’une équipe WorldTour s’organise ainsi :

• Leader(s) : 2-8 millions d’euros
• Lieutenants : 800 000 – 1,5 million d’euros
• Équipiers confirmés : 300 000 – 700 000 euros
• Équipiers moyens : 150 000 – 300 000 euros
• Néo-professionnels : 44 150 – 100 000 euros

Primes et Revenus Complémentaires

Primes des Grands Tours

Les primes de victoire constituent un complément significatif aux salaires :

Une victoire d’étape rapporte entre 10 000 et 11 000 euros selon la course, tandis que les Monuments offrent 20 000 euros au vainqueur.

Contrats de Sponsoring Personnel

Les stars complètent leurs revenus avec des contrats personnels :

• Équipementiers (vélos, casques, vêtements)
• Marques de nutrition sportive
• Partenaires technologiques
• Endorsements divers

Ces contrats peuvent représenter plusieurs millions d’euros supplémentaires pour les champions les plus médiatisés.

Le Cyclisme Féminin : Des Progrès mais des Écarts Persistants

Salaires du Peloton Féminin

Le cyclisme féminin connaît une croissance remarquable mais reste très en retrait financièrement :

Salaires minimums féminins 2025 :

• Coureuse salariée : 38 000 €/an
• Néo-professionnelle : 32 000 €/an
• Coureuse indépendante : 62 000 €/an

Les stars féminines atteignent des niveaux inédits :

• Demi Vollering (FDJ-Suez) : ~900 000 €
• Lotte Kopecky (SD Worx) : ~900 000 €
• Elisa Longo Borghini : ~700 000 €
• Pauline Ferrand-Prévot : ~500 000 €

Évolution et Disparités

Le budget total du Women’s WorldTour a doublé pour atteindre 70 millions d’euros en 2025. Cependant, les écarts restent considérables : aucune femme ne dépasse le million d’euros annuel, quand les hommes sont une soixantaine dans ce cas.

Les primes illustrent ces disparités :

• Tour de France Femmes : 50 000 € pour la victoire
• Tour de France Hommes : 500 000 € (10 fois plus)

Facteurs Déterminant les Salaires

Critères de Valorisation

Plusieurs éléments influencent la négociation salariale :

Performance sportive :

• Victoires sur Grands Tours
• Succès dans les Monuments
• Régularité dans le Top 10

Valeur marketing :

• Nationalité et marché local
• Personnalité médiatique
• Présence sur réseaux sociaux

Rôle tactique :

• Statut de leader ou équipier
• Polyvalence (classiques/grands tours)
• Capacité d’adaptation

Influence des Équipes et Sponsors

Les équipes les mieux dotées financièrement attirent logiquement les meilleurs talents :

Top 5 des budgets 2025 :

1. UAE Team Emirates : ~55 millions €
2. Ineos Grenadiers : ~45 millions €
3. Lidl-Trek : ~35 millions €
4. Red Bull-BORA-Hansgrohe : ~28 millions €
5. Soudal Quick-Step : ~26 millions €

Ces écarts budgétaires créent une hiérarchie financière qui influence directement la répartition des talents et la compétitivité sportive.

Impact Économique et Modèle de Financement

Dépendance au Sponsoring

Le cyclisme reste dépendant à 80% du sponsoring privé, créant une fragilité structurelle. Les sponsors-titres apportent entre 20 et 50 millions d’euros selon les équipes, déterminant directement les capacités de recrutement.

Cette dépendance expose les équipes aux aléas économiques et aux changements stratégiques des entreprises partenaires, comme l’ont montré plusieurs disparitions d’équipes ces dernières années.

Retour sur Investissement

Pour les sponsors, le cyclisme offre :

• Audience affluente et fidèle
• Coût relativement abordable comparé au football
• Exposition internationale massive
• Valeurs positives (effort, dépassement, écologie)

Les 100 jours de course annuels d’une équipe WorldTour génèrent une visibilité média estimée entre 50 et 200 millions d’euros selon les performances.

Perspectives d’Évolution et Défis Futurs

Régulation et Salary Cap

La question d’un plafond salarial (“salary cap”) revient régulièrement dans les débats. Cette mesure pourrait :

• Réduire les disparités entre équipes
• Maîtriser l’inflation salariale
• Garantir l’équité sportive

Cependant, sa mise en œuvre se heurte aux résistances des équipes les plus puissantes et à la complexité de la réglementation internationale.

Développement du Women’s WorldTour

Le cyclisme féminin représente le principal gisement de croissance avec :

• Doublement des budgets prévu d’ici 2027
• Arrivée de nouveaux sponsors spécialisés
• Professionnalisation accélérée des structures

L’objectif affiché est d’atteindre des salaires minimums de 50 000 euros et de voir émerger les premières millionnaires féminines avant 2030.

Innovation et Nouvelles Opportunités

L’évolution technologique ouvre de nouvelles perspectives :

• Droits TV numériques en expansion
• Contenu digital personnalisé
• Fan engagement via les réseaux
• Merchandising et produits dérivés

Ces nouveaux revenus pourraient réduire la dépendance au sponsoring traditionnel et stabiliser le modèle économique.

Comparaisons Internationales et Contexte Sportif

Cyclisme vs Autres Sports

Malgré cette croissance, le cyclisme reste modeste comparé à d’autres disciplines :

• Football : Mbappé (200 M€/an)
• Basketball : LeBron James (85 M$/an)
• Tennis : Djokovic (38 M$/an)
• Cyclisme : Pogačar (8,3 M€/an)

Cette différence s’explique par les modèles économiques distincts, les audiences et les marchés géographiques concernés.

Évolution Géographique

De nouveaux marchés émergent dans le cyclisme professionnel :

• Moyen-Orient (UAE, Bahreïn)
• Asie (Japon, Chine)
• Amérique (États-Unis, Colombie)

Cette mondialisation tire les salaires vers le haut et diversifie les sources de financement, réduisant la dépendance européenne traditionnelle.

Le cyclisme professionnel vit une révolution financière historique portée par des stars comme Pogačar, Vingegaard, van Aert et van der Poel. Avec des salaires moyens de 500 000 euros et une élite dépassant les 5 millions annuels, le sport connaît une professionnalisation accélérée.

Cependant, cette croissance s’accompagne de défis majeurs : concentration des richesses, disparités hommes-femmes et dépendance au sponsoring. L’avenir du cyclisme se jouera sur sa capacité à développer de nouveaux modèles économiques tout en préservant l’équité sportive et l’attractivité des compétitions.