Depuis le 15 février 2025, la suppression totale des aides nationales pour l’achat de vélos – qu’ils soient classiques, électriques ou cargos – a bouleversé le marché. Bonus écologique, prime à la conversion et subventions d’État ont tous disparu.
Résultat : un coup de frein brutal pour le secteur du cycle, avec une baisse sensible des ventes dès le printemps. Pourtant, plusieurs solutions locales et innovantes continuent d’entretenir la dynamique du vélo en France.
Fin des aides nationales : un tournant pour le marché
Les dispositifs supprimés — bonus vélo et prime à la conversion — permettaient jusqu’à 3 000 € d’aide pour l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE) ou d’un vélo cargo. Leur disparition, annoncée par le décret du 29 novembre 2024, marque un tournant majeur dans la politique de mobilité douce en France.
Selon les acteurs du secteur, ce retrait a provoqué un effondrement de 20 à 30 % des ventes dès les premières semaines.
Les associations cyclistes dénoncent une “incohérence politique”, alors que la voiture électrique continue de bénéficier de soutiens conséquents. Le message envoyé aux consommateurs est jugé contradictoire : réduire les aides sur le mode de transport le plus écologique tout en maintenant d’importantes subventions automobiles.
Pourquoi ces subventions ont-elles été supprimées ?
La décision du gouvernement repose sur trois arguments principaux :
- Un marché jugé mature : le vélo électrique s’est imposé comme une solution établie, accessible et populaire.
- Une réallocation budgétaire : les fonds publics sont désormais orientés vers la rénovation énergétique des logements, les transports collectifs et les infrastructures cyclables.
- Une stratégie locale : l’État souhaite laisser les collectivités gérer les aides selon les besoins territoriaux, plutôt que d’imposer un dispositif national unique.
En clair, le financement direct des particuliers cède la place à une logique d’investissement structurel à long terme.
Des ventes en chute libre au premier semestre 2025
Sans surprise, la disparition du bonus national a eu un impact immédiat sur les ventes.
Les statistiques du printemps 2025 font état d’un recul de près de 25 % pour les vélos électriques, après plusieurs années de croissance record.
Les détaillants évoquent une baisse du panier moyen, les consommateurs préférant reporter leurs achats ou se tourner vers des modèles d’entrée de gamme.
Cette situation frappe particulièrement les zones rurales et périurbaines, où le vélo était devenu un mode de déplacement économique grâce aux aides cumulées.
Les alternatives qui marchent vraiment
Heureusement, tout n’a pas disparu : certaines solutions locales, privées et fiscales permettent encore de réduire le coût d’achat ou d’usage du vélo.
1. Les aides locales encore actives
Plusieurs communes et régions maintiennent leurs propres dispositifs d’aide, parfois cumulables.
- Île‑de‑France Mobilités verse jusqu’à 400 € pour l’achat d’un VAE.
- La Région Auvergne‑Rhône‑Alpes soutient les vélos professionnels et les flottes de livraison urbaine.
- À Strasbourg ou Lille, certains programmes municipaux offrent encore des subventions allant de 150 à 500 €, selon les revenus.
Ces initiatives visent à préserver la démocratisation du vélo sur le plan territorial, malgré l’absence d’un programme national.
2. Les offres employeurs et le “forfait mobilités durables”
De plus en plus d’entreprises encouragent leurs salariés à se déplacer à vélo grâce au forfait mobilités durables, pouvant atteindre 800 € par an.
Cette aide exonérée de charges couvre l’achat, la location ou l’entretien d’un vélo (électrique ou non).
Certaines structures combinent ce forfait avec le leasing vélo, permettant l’accès à un vélo haut de gamme pour moins de 60 € par mois, entretien inclus.
3. Le marché de l’occasion et du reconditionné
La seconde main connaît un essor fulgurant : plateformes spécialisées, ateliers de réparation et programmes de reprise se multiplient.
Des marques comme Decathlon, Trek ou Moustache développent leur propre filière de vélos reconditionnés, offrant des garanties jusqu’à 2 ans à prix réduits.
Ce segment représente déjà près de 25 % des ventes globales en 2025.
4. La location longue durée et les abonnements vélo
De nombreuses collectivités et start‑ups proposent des formules d’abonnement avec vélo fourni, entretien et assurance inclus.
C’est le cas de Véligo Location en Île‑de‑France ou de Bee.Cycle à Lyon.
Ce modèle, accessible dès 25 € par mois, séduit les nouveaux usagers qui préfèrent éviter l’investissement initial.
Un signal mitigé pour la transition écologique
La fin des aides nationales risque de ralentir la dynamique enclenchée depuis 2020 : moins de vélos achetés signifie moins de cyclistes et potentiellement une hausse de l’usage automobile dans certaines zones.
Les experts redoutent également une baisse des investissements privés dans le secteur du cycle, menaçant les petites marques et les ateliers indépendants.
Cependant, certains analystes estiment que cette transition pourrait maturer le marché, en encourageant les acteurs à innover : matériaux recyclés, vélos modulaires ou modèles réparables à vie.
Vers un nouveau modèle de mobilité douce
La suppression des aides directes ne signifie pas la fin du vélo comme pilier de la mobilité durable.
La priorité se déplace vers :
- le déploiement d’infrastructures sécurisées (pistes, abris, zones apaisées),
- la formation des usagers à la sécurité routière,
- et le développement de services (parking, location, réparation).
Cette approche structurelle pourrait, à long terme, consolider la place du vélo dans les déplacements quotidiens, même sans subvention nationale.
En résumé
La fin des aides à l’achat de vélos a bel et bien provoqué un ralentissement du marché, mais elle ouvre la voie à de nouvelles logiques locales et collaboratives.
Les collectivités, les entreprises et les acteurs privés compensent désormais ce manque par des initiatives ciblées, parfois plus efficaces que les dispositifs nationaux.
Les cyclistes français devront s’adapter, mais la tendance de fond reste claire : le vélo, qu’il soit électrique, cargo ou pliant, demeure le mode de transport le plus durable, économique et pertinent face aux enjeux de transition écologique.
Je suis Nicolas, un trentenaire vibrant d'une passion débordante pour le vélo sous toutes ses facettes. Depuis plus de 10 ans, ma vie est rythmée au son des roues qui tournent, m'amenant à parcourir des milliers de kilomètres à travers le monde. Cette expérience m'a forgé une expertise que je souhaite aujourd'hui partager avec vous.
Mon parcours m'a conduit sur les routes françaises, notamment la vélodyssée lors d'un périple d'un mois qui a marqué le début de ma "carrière" de voyageur à vélo.
Ces expériences m'ont non seulement permis de tester mes limites, mais aussi d'acquérir des connaissances approfondies en mécanique vélo. Titulaire d'un CQP Technicien Cycle, je propose désormais des formations et rédige des articles techniques pour aider les cyclistes de tous niveaux.
Mon expertise s'étend également au cyclotourisme, au bikepacking et à l'utilisation du vélo en milieu urbain. Je suis convaincu que le vélo est le moyen de transport le plus efficace, économique et écologique pour nos déplacements quotidiens.
À travers ce blog, je m'engage à vous fournir des informations fiables et actualisées, basées sur mon expérience personnelle et des recherches approfondies. Que vous soyez débutant ou cycliste aguerri, mon objectif est de vous inspirer et de vous accompagner dans votre propre aventure à vélo.
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